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Évolution de l'efficacité énergétique au Canada, de 1990 à 2005

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Chapitre 2. La consommation d'énergie

Vue d'ensemble – La consommation d'énergie et les émissions de GES

Le secteur industriel représente la plus grande part de la consommation d'énergie au Canada, mais occupe la deuxième place, derrière le transport, en ce qui a trait aux émissions de GES.

L'énergie est utilisée dans les cinq secteurs de l'économie, soit les secteurs résidentiel, commercial, industriel, des transports et agricole. En 2005, ces secteurs ont consommé un total de 8 475 PJ d'énergie. Le secteur industriel représentait la plus grande part de la consommation d'énergie, suivi des secteurs des transports, résidentiel, commercial et institutionnel et agricole. Les émissions de GES associées à cette consommation d'énergie étaient de 495 Mt en 2005.

Un petajoule correspond à peu près à l'énergie requise sur une année par 8 900 ménaGES (à l'exclusion des besoins de transport).

Les figures 2.1 et 2.2 montrent la répartition de la consommation d'énergie secondaire et des émissions de GES par secteur. Les émissions des secteurs des transports et agricole ont été plus importantes que leur part de consommation d'énergie parce que ces secteurs ont eu tendance à utiliser des formes d'énergie à plus forte intensité en GES.

Figure 2.1 Consommation d'énergie secondaire par secteur, 2005 (en pourcentage)

Figure 2.1 Consommation d'énergie secondaire par secteur, 2005 (en pourcentage).

Figure 2.2 Émissions de GES par secteur, 2005 (en pourcentage)

Émissions de GES par secteur, 2005 (en pourcentage).

Le gaz naturel et l'électricité sont les principales sources d'énergie achetées au Canada.

En 2005, le gaz naturel et l'électricité ont représenté près de la moitié de l'énergie consommée au Canada. Ces deux sources d'énergie ont été suivies de l'essence automobile et du mazout (carburant diesel, mazout léger, kérosène et mazout lourd) qui ont représenté environ 34 p. 100 de la consommation de carburant et combustible. Le gaz naturel et l'électricité sont utilisés dans tous les secteurs de l'économie, alors que l'essence automobile est principalement utilisée dans les secteurs des transports et agricole.

Figure 2.3 Consommation d'énergie secondaire par source d'énergie, 2005 (en pourcentage)

Figure 2.3 Consommation d'énergie secondaire par source d'énergie, 2005 (en pourcentage).

Évolution – La consommation d'énergie et les émissions de GES

La consommation d'énergie a augmenté moins rapidement que l'économie mais plus rapidement que la population.

La consommation d'énergie au Canada a augmenté de 22 p. 100, passant de 6 952 PJ en 1990 à 8 475 PJ en 2005. La population canadienne a augmenté de 17 p. 100 (soit environ 1 p. 100 par année) et le PIB a augmenté de 51 p. 100 (plus de 3 p. 100 par année) au cours de la même période. De façon générale, la consommation d'énergie par unité de PIB a diminué, alors que la consommation d'énergie par habitant s'est accrue.

Figure 2.4 Consommation totale d'énergie secondaire, population canadienne et PIB, 1990-2005

Figure 2.4 Consommation totale d'énergie secondaire, population canadienne et PIB, 1990-2005.

La consommation d'énergie a augmenté plus rapidement dans le secteur des transports et le secteur commercial et institutionnel.

Le secteur industriel est le secteur qui consomme le plus d'énergie dans notre économie, soit 3 209 PJ d'énergie en 2005. Toutefois, en termes de croissance, le secteur des transports et le secteur commercial et institutionnel ont pris une avance considérable sur tous les autres secteurs, chacun enregistrant une augmentation de la consommation d'énergie de 33 p. 100 au cours de la période de 1990 à 2005.

Cette augmentation de la consommation d'énergie s'est traduite en une croissance similaire des émissions de GES. Par conséquent, le secteur commercial et institutionnel a connu la plus forte augmentation des émissions de GES à 37 p. 100, suivi du secteur des transports, avec une hausse de 32 p. 100.

La croissance des émissions de GES dans le secteur des transports a fait en sorte que celui-ci a surpassé le secteur produisant le plus d'émissions de GES dans notre économie, soit le secteur industriel, et ce, même en incluant les émissions du secteur industriel liées à l'électricité. Plusieurs raisons expliquent cette situation, notamment la demande croissante du transport par camion, augmentant ainsi la consommation des carburants fossiles.

Figure 2.5 Consommation totale d'énergie secondaire et croissance par secteur, 1990 et 2005

Figure 2.5 Consommation totale d'énergie secondaire et croissance par secteur, 1990 et 2005.

Figure 2.6 Émissions totales de GES et croissance par secteur, 1990 et 2005

Figure 2.6 Émissions totales de GES et croissance par secteur, 1990 et 2005.

L'intensité énergétique et l'efficacité énergétique

Le Canada a amélioré son efficacité énergétique entre 1990 et 2005. La section suivante porte sur deux indicateurs d'efficacité énergétique : la mesure de l'intensité énergétique et celle de l'efficacité énergétique au moyen de la factorisation.

L'intensité énergétique

L'intensité énergétique du Canada s'est améliorée de 19 p. 100 entre 1990 et 2005. Cependant, la consommation d'énergie par habitant s'est accrue de 5 p. 100.

L'intensité énergétique, qui est définie comme étant la quantité d'énergie consommée par unité d'activité (PIB), s'est améliorée de 19 p. 100 entre 1990 et 2005. Cette réduction de l'intensité énergétique est le reflet d'une amélioration globale de l'efficacité énergétique, soit le niveau d'efficacité atteint par l'énergie utilisée pour produire une unité de PIB. En termes plus simples, si l'économie en 2005 avait produit le même niveau de PIB qu'en 1990, elle aurait consommé moins d'énergie.

Figure 2.7 Intensité de la consommation totale d'énergie secondaire par habitant et unité de PIB, 1990-2005

Figure 2.7 Intensité de la consommation totale d'énergie secondaire par habitant et unité de PIB, 1990-2005.

Réciproquement, la quantité d'énergie requise par habitant, soit l'intensité énergétique par individu, a augmenté de 5 p. 100 entre 1990 et 2005. Cette tendance à la hausse reflète une utilisation accrue des appareils électroniques, une augmentation du nombre de véhicules personnels et une hausse de la quantité de marchandises transportées. Autrement dit, le Canada produit des biens de façon plus efficace, mais utilise un plus grand nombre de biens consommateurs d'énergie par habitant par rapport à 1990.

L'une des plus importantes sources d'énergie inexploitée est l'énergie que nous gaspillons. Repérer et évaluer l'efficacité énergétique dans l'économie canadienne sont des efforts conscients de mettre en valeur cette source d'énergie. En ce sens, cette analyse peut examiner tous les secteurs de l'économie et déterminer ce qui se serait produit si aucune amélioration n'avait été apportée au plan de l'efficacité, puis cerner les domaines dans lesquels il est possible de continuer à améliorer l'efficacité énergétique.

L'efficacité énergétique

L'efficacité énergétique s'est améliorée de 16 p. 100 depuis 1990. Ces améliorations ont réduit la consommation d'énergie d'environ 1 100 PJ et les émissions des GES de 64 Mt, et ont permis aux Canadiens d'épargner 20,1 milliards de dollars en 2005.

L'efficacité énergétique réfère au niveau d'efficacité auquel l'énergie est utilisée pour produire un certain niveau de service ou de produit. Afin d'isoler l'effet de l'efficacité énergétique dans l'économie ainsi que dans les différents secteurs, l'analyse présentée dans ce rapport repose sur une méthode de factorisation. La factorisation permet de décomposer les variations observées dans la quantité d'énergie consommée selon les cinq facteurs suivants :

  • Le facteur activité – La définition de l'activité diffère d'un secteur à l'autre. Par exemple, dans le secteur résidentiel, ce terme correspond au nombre de ménaGES et à la surface de plancher des habitations. Dans le secteur industriel, il désigne une combinaison du PIB, de la production brute et de la production industrielle, comme des tonnes d'acier.

  • Le facteur structure – La structure reflète l'évolution de la composition de chaque secteur. Par exemple, dans le secteur industriel, un changement de la structure peut consister en une augmentation relative de l'activité d'une industrie par rapport à une autre.

  • Le facteur conditions météorologiques – Les variations climatiques influent sur les besoins en chauffage et en climatisation. Ces variations sont mesurées en termes de degrés-jours de chauffage et de climatisation. Cet effet est pris en considération dans le secteur résidentiel et dans le secteur commercial et institutionnel, où le chauffage et la climatisation représentent une part importante de la consommation d'énergie.

  • Le facteur niveau de service – Le niveau de service réfère au taux de pénétration des appareils et des équipements, par exemple ce terme fait allusion à l'utilisation d'équipement auxiliaire dans les bâtiments commerciaux et institutionnels et d'appareils ménagers dans les foyers ainsi qu'à l'augmentation de la surface de plancher climatisée. Bien que ces appareils deviennent de plus en plus efficaces, l'ajout d'un plus grand nombre de ces équipements annule ces gains en efficacité.

  • Le facteur efficacité énergétique – L'efficacité énergétique reflète le niveau d'efficacité auquel l'énergie est utilisée, c.-à-d. utiliser moins d'énergie pour le même niveau de service. Les gains en efficacité énergétique proviennent principalement des améliorations dans les technologies et les procédés. Un exemple serait l'isolation d'une maison afin de réduire la consommation d'énergie rattachée au chauffage et à la climatisation ou le remplacement des lampes incandescentes par des lampes fluorescentes.

Comme le montre la figure 2.8, sans d'importantes et constantes améliorations de l'efficacité énergétique dans les secteurs d'utilisation finale, la consommation d'énergie entre 1990 et 2005 aurait augmenté de 38 p. 100 au lieu de 22 p. 100. Ces économies d'énergie de 1 096 PJ équivalent au retrait de la route d'environ 16 millions de voitures et de camions légers servant au transport des voyageurs.

Figure 2.8 Consommation d'énergie secondaire tenant compte ou non de l'amélioration de l'efficacité énergétique, 1990-2005

Figure 2.8 Consommation d'énergie secondaire tenant compte ou non de l'amélioration de l'efficacité énergétique, 1990-2005.

La figure 2.9 illustre l'incidence de chaque facteur sur la variation de la consommation d'énergie pour l'économie dans son ensemble entre 1990 et 2005. Les effets de ces différents facteurs sont ici résumés et expliqués :

  • l'effet de l'activité – Le PIB du Canada s'est accru de 51 p. 100 entre 1990 et 2005. Cette hausse de l'activité a entraîné une hausse de la consommation d'énergie de 36 p. 100, soit 2 516 PJ, et des émissions de GES connexes de 147 Mt.

  • l'effet de la structure – Entre 1990 et 2005, un virage de la production vers des industries à moins forte consommation énergétique a entraîné une diminution de 138,4 PJ et la diminution des émissions de GES connexes de 8,1 Mt.

  • l'effet des conditions météorologiques – En 2005, les températures hivernales ont été semblables à celles de 1990, mais l'été a été plus chaud, ce qui a entraîné une hausse globale de 30,8 PJ de la demande d'énergie ainsi qu'une hausse de 1,8 Mt des émissions de GES connexes.

  • l'effet du niveau de service – Entre 1990 et 2005, les variations du niveau de service (p. ex. une utilisation accrue des ordinateurs, des imprimantes et des photocopieurs dans le secteur commercial et institutionnel) ont entraîné une hausse de la consommation d'énergie de 162,9 PJ et des émissions de GES connexes de 9,5 Mt.

  • l'effet de l'efficacité énergétique – L'amélioration de l'efficacité énergétique a permis de faire des économies d'énergie de 1 096 PJ et d'éviter la production de 64,0 Mt d'émissions de GES connexes entre 1990 et 2005.

Nous pouvons appliquer cette analyse à chaque secteur : résidentiel, commercial et institutionnel, industriel et des transports.

Figure 2.9 Incidence de l'activité, de la structure, du niveau de service, des conditions météorologiques et de l'efficacité sur la variation de la consommation d'énergie, 1990-2005

Figure 2.9 Incidence de l'activité, de la structure, du niveau de service, des conditions météorologiques et de l'efficacité sur la variation de la consommation d'énergie, 1990-2005.

* « Autres » désigne l'éclairage des voies publiques, le transport aérien non commercial, le transport hors route et le secteur agricole, lesquels sont compris dans la colonne ci-seccus intitulée « Variation globale de la consommation d'énergie » mais exclus de l'analyse de factorisation.

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