Évolution de l'efficacité énergétique au Canada

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Faits saillants

Entre 1990 et 2015 :
  • L’efficacité énergétique s’est améliorée de 26,5 %, soit une réduction de la consommation d’énergie de 1 766,1 PJ, ou des économies de 38,2 milliards de dollars, et une baisse des émissions de GES de 94,8 Mt.
  • La consommation d’énergie secondaire (demande finale d’énergie) au Canada s’est accrue de 30 %. Elle aurait augmenté de 55 % sans les améliorations de l’efficacité énergétique.
  • L’intensité énergétique par unité du PIB s’est améliorée de 27,5 % au Canada.
Un pétajoule correspond approximativement à l’énergie requise par plus de 9 000 ménages (à l’exclusion des transports) pendant un an.

  Consommation d'énergie et émissions de GES

En 2015, la consommation d’énergie totale dans les cinq secteurs de l'économie (résidentiel, commercial et institutionnel, industriel, transports et agricole) s’élevait à 9 012,9 PJ.

Version textuelle

Consommation d'énergie secondaire par secteur, 2015

Répartition de la consommation d'énergie Pourcentage
Résidentiel 17.1
Commercial et institutionnel 11.2
Industriel 39.3
Transports 29.3
Agricole 3.1
Version textuelle

Émissions de GES par secteur, 2015

Répartition des GES Pourcentage
Résidentiel 13.4
Commercial et institutionnel 9.2
Industriel 36.3
Transports 37.3
Agricole 3.7

En 2015, le secteur industriel était le plus énergivore, mais le secteur des transports a produit davantage de GES en raison de la plus grande utilisation du carburant.
Le gaz naturel et l’électricité étaient les principales sources d’énergie achetées au Canada en vue d’une utilisation finale.

L’essence automobile et d’autres produits pétroliers (carburant diesel, mazout léger, kérosène et mazout lourd) représentaient environ 32 % de la consommation d’énergie.

Remarque : La mesure repose sur la consommation finale d’énergie, laquelle n’inclut pas la consommation du producteur, les matières premières et les pertes d’énergie.

Version textuelle

Consommation d’énergie secondaire selon la source d’énergie, 2015

Répartition de la consommation d'énergie Pourcentage
Électricité 19,8
Gaz naturel 30,6
Essence automobile 17,1
Autres produits pétroliers 15,0
Essence d'aviation 0,02
Carburéacteur 3,0
Coke de pétrole et gaz de distillation 5,2
Déchets ligneux et liqueurs résiduaires 4,3
Autres sources d'énergie* 3,2
Bois de chauffage 1,8
*La catégorie « Autres sources d’énergie»  inclut le charbon, le coke, le gaz de cokerie, le gaz de pétrole liquéfié et les liquides du gaz naturel des usines à gaz ainsi que les combustibles résiduaires de l’industrie du ciment.

En 2015, le secteur industriel était le plus énergivore, avec une consommation de 3 540,5 PJ, alors que le secteur des transports a connu une croissance plus rapide que le secteur industriel (40 % entre 1990 et 2015).

Version textuelle

Demande finale totale et croissance par secteur, 1990 and 2015 (pétajoules)

1990 2015 Croissance
Résidentiel 1425 1544 8 %
Commercial et institutionnel 746 1009 35 %
Industriel 2710 3540 31 %
Transports 1878 2637 40 %
Agricole 199 282 41 %

Les émissions de GES au Canada ont augmenté de 32 % entre 1990 et 2015 (à l'exclusion des émissions liées à l'électricité). Quant aux émissions totales, incluant les GES liées à l'électricité, ils ont augmenté de 22 %.

On observe une baisse générale des émissions de GES liées à la production d’électricité en raison du fait que la composition des sources d’énergie utilisées pour produire l’électricité a considérablement changé, notamment, la part du charbon est passée de 25 % en 2008 à 16 % en 2015.


Version textuelle

Émissions totales de GES et croissance par secteur, 1990 et 2015 (éq. CO2 Mt)

1990 2015 Croissance
Résidentiel 72,8 65,4 -10 %
Commercial et institutionnel 41,0 45,2 10 %
Industriel 141,2 177,6 26 %
Transports 132,3 182,31 38 %
Agricole 13,5 18,6 38 %

L'écart dans les parts de la consommation d’énergie et des émissions est attribuable à la prédominance des produits pétroliers raffinés dans le secteur des transports, lesquels sont une grande source de GES.

  Intensité énergétique

La consommation d’énergie a augmenté beaucoup plus lentement que le PIB.

La population canadienne a connu une hausse de 29 % (environ 1,0 % par année) et le PIB s’est accru de 78,7 % (environ 2,3 % par année).

Version textuelle

Demande finale d'énergie, population canadienne et PIB, 1990-2015

Indice de la demande finale d'énergie Indice du PIB total* Indice de la population totale
1990 1,0 1,0 1,0
1991 1,0 1,0 1,0
1992 1,0 1,0 1,0
1993 1,0 1,0 1,0
1994 1,1 1,1 1,0
1995 1,1 1,1 1,1
1996 1,1 1,1 1,1
1997 1,1 1,2 1,1
1998 1,1 1,2 1,1
1999 1,1 1,3 1,1
2000 1,2 1,3 1,1
2001 1,1 1,4 1,1
2002 1,2 1,4 1,1
2003 1,2 1,4 1,1
2004 1,2 1,5 1,2
2005 1,2 1,5 1,2
2006 1,2 1,6 1,2
2007 1,3 1,6 1,2
2008 1,2 1,6 1,2
2009 1,2 1,5 1,2
2010 1,2 1,6 1,2
2011 1,3 1,7 1,2
2012 1,3 1,7 1,3
2013 1,3 1,7 1,3
2014 1,3 1,8 1,3
2015 1,3 1,8 1,3
* Source des données : CANSIM 379-0031, PIB aux prix de base en dollars constants de 2007.

L’intensité énergétique, défini comme la quantité d’énergie requise par unité d’activité (PIB), a diminué de 27,1 % entre 1990 et 2015, ce qui reflète l’efficacité avec laquelle l’énergie est utilisée pour produire une unité de PIB.

La consommation d’énergie par habitant a montré peu de changement, reflétant l’utilisation accrue des produits électroniques, la hausse du nombre de personnes possédant un camion léger ainsi que l’augmentation de la distance parcourue par les camions lourds et le poids des marchandises transportées.

Version textuelle

Intensité énergétique par habitant et par unité d’indice du PIB, 1990-2015

Intensité énergétique par habitant Intensité énergétique par PIB
1990 1,00 1,00
1991 0,97 1,00
1992 0,97 1,00
1993 0,98 1,00
1994 1,01 0,99
1995 1,03 0,99
1996 1,03 1,00
1997 1,04 0,97
1998 1,01 0,91
1999 1,02 0,89
2000 1,05 0,87
2001 1,01 0,83
2002 1,03 0,84
2003 1,04 0,84
2004 1,06 0,83
2005 1,04 0,80
2006 1,02 0,77
2007 1,06 0,79
2008 1,03 0,77
2009 0,99 0,77
2010 1,00 0,76
2011 1,01 0,76
2012 1,00 0,75
2013 1,02 0,76
2014 1,02 0,75
2015 1,00 0,72

  Efficacité énergétique

En 2015, on constate une amélioration de l’efficacité énergétique de 26,5 % par rapport à 1990, soit une baisse d’approximativement 1 766,1 PJ de la consommation d’énergie et de 94,8 Mt des émissions de GES ainsi que des économies de 38,2 milliards de dollars pour les Canadiens en 2015.

L’une des principales sources d’énergie est l’énergie que nous économisons. Nous isolons et calculons la quantité d’énergie économisée grâce aux gains d’efficacité obtenus par l’identification et la mesure des autres facteurs qui influent sur la consommation d’énergie. Voici les facteurs pris en compte :

  • L’effet de l’activité mesure l’augmentation de la consommation d’énergie liée à la croissance de l’économie. Au cours de la période comprise entre 1990 et 2015, l’effet de l’activité s’est chiffré à 4 238,5 PJ, ce qui s’est traduit par une augmentation des émissions de GES de 224,8 Mt.
  • L’effet de la structure mesure l’incidence du changement dans la composition de l’économie sur la consommation d’énergie. Par exemple, certaines industries comptent peut-être des sous-secteurs qui sont plus ou moins énergivores que d’autres. Entre 1990 et 2015, l’économie a évolué vers des industries moins énergivores, ce qui s’est traduit par une baisse de la demande d’énergie de 722,4 PJ et par une diminution des émissions de GES de 29,3 Mt.
  • L’effet des conditions météorologiques mesure l’impact des températures plus chaudes ou plus froides sur la consommation d’énergie au fil du temps. Par exemple, l’hiver 2015 a été plus froid que l’hiver 1990, et l’été 2015 a été un peu plus chaud que l’été 1990, ce qui s’est traduit par une augmentation nette de la consommation d’énergie de 5,7 PJ et par un accroissement des émissions de GES de 0,2 Mt.
  • L’effet du niveau de service mesure le taux de pénétration de l’équipement dans les secteurs résidentiel et commercial. À mesure que l’économie s’est numérisée, le niveau de service (ou le taux de pénétration d’équipements de toutes sortes) s’est traduit par une augmentation de la consommation d’énergie de 176,7 PJ et par un accroissement des émissions de GES de 7,7 Mt.

L’effet de l’efficacité énergétique est le bilan de la fluctuation totale de la consommation d’énergie au fil du temps (de 1990 à 2015) moins l’impact des facteurs mentionnés précédemment. Ainsi, en 2015 comparativement à 1990, les économies d’énergie se sont chiffrées à 1 766,1 PJ, et la production d’émissions de GES a diminué de 94,8 Mt.


Version textuelle

Sommaire des facteurs ayant une incidence sur la variation de la consommation d’énergie, 1990-2015

Pétajoules
Variation globale de la consommation d'énergie 2055,8
Effet de l'activité 4238,5
Effet de la structure -722,4
Effet du niveau de service 176,7
Effet des conditions météorologiques 5,7
Effet de l'efficacité énergétique -1776,1
Autres* 123,4
* La catégorie « Autres»  désigne l’éclairage des voies publiques, le transport aérien non commercial, le transport hors route et l’agriculture, lesquels sont compris dans la colonne de la variation globale de la consommation d’énergie, mais exclus de l’analyse de factorisation.

La consommation d’énergie est en grande partie attribuable à une hausse constante de l’activité et, dans une moindre mesure, au niveau de service. L’effet de la structure découlant d’un changement dans la production en faveur des industries moins énergivores a entraîné une baisse de la consommation d’énergie, notamment depuis 2005. On observe une amélioration constante de l’efficacité énergétique depuis 1990. Toutefois, cette amélioration a ralenti entre 2009 et 2012, probablement en raison des effets de la récession de 2009, où le secteur industriel a pris un grand retard par rapport à tous les autres secteurs en matière d’amélioration de l’efficacité énergétique.

Version textuelle

Tendances antérieures en matière de facteurs influant sur la consommation d’énergie finale, 1990-2015

Effet de l’activité Effet de la structure Effet des conditions météorologiques Effet du niveau de service Effet de l’efficacité énergétique Autres
1990 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
1991 30,3 -10,1 19,6 5,8 -116,8 -7,0
1992 106,2 25,9 70,5 14,3 -200,9 -6,8
1993 196,9 45,0 112,8 19,3 -253,6 -5,2
1994 340,57 55,4 82,2 27,6 -265,6 -8,2
1995 704,3 161,0 88,9 37,7 -413,6 11,5
1996 813,8 178,9 159,0 45,2 -494,4 24,1
1997 1129,1 136,6 72,6 55,6 -585,5 34,3
1998 1302,0 113,0 -108,5 64,5 -746,2 33,1
1999 1527,9 168,7 -46,64 72,8 -917,6 39,4
2000 1824,9 90,4 43,6 80,7 -955,5 49,2
2001 1873,7 3,6 -51,2 91,7 -1076,3 49,3
2002 2121,7 5,4 47,5 101,70 -1164,8 42,3
2003 2276,0 -31,0 67,13 111,19 -1137,0 48,0
2004 2580,69 -104,6 27,8 118,5 -1112,3 56,7
2005 2745,6 -181,7 19,9 127,02 -1277,6 67,8
2006 2920,4 -373,8 -85,1 132,6 -1286,2 69,3
2007 3062,9 -274,8 28,6 136,0 -1263,8 90,4
2008 3013,0 -352,4 40,3 141,1 -1294,3 93,2
2009 2840,1 -497,9 51,6 146,4 -1220,9 48,2
2010 3206,8 -508,1 -59,2 149,3 -1318,5 82,23
2011 3364,6 -545,7 -10,8 154,8 -1270,5 106,7
2012 3653,2 -711,7 -92,2 158,8 -1296,2 101,9
2013 3872,9 -703,8 13,4 161,6 -1378,6 120,0
2014 4124,0 -747,9 86,5 167,2 -1555,9 117,3
2015 4238,5 -722,4 5,7 176,7 -1766,1 123,4

Entre 1990 et 2015, sans une grande et constante amélioration de l’efficacité énergétique dans les secteurs d’utilisation finale, la consommation d’énergie aurait augmenté de 55 % au lieu de 25 %. Cette économie d’énergie de 1 776,1 PJ correspondait à la consommation d’énergie d’environ 39 millions d’automobiles en 2015.

Version textuelle

Demande finale d'énergie, tenant compte ou non de l'amélioration de l'efficacité énergétique, 1990-2015

Consommation d'énergie ne tenant pas compte de l'amélioration de l'efficacité énergétique Consommation d'énergie tenant compte de l'amélioration de l'efficacité énergétique
1990 6957,1 6957,1
1991 6960,4 6844,1
1992 7143,1 6942,2
1993 7320,1 7066,5
1994 7599,8 7334,2
1995 7960,5 7547,0
1996 8178,0 7678,6
1997 8385,2 7799,7
1998 8361,2 7615,0
1999 8719,2 7801,6
2000 9045,9 8090,4
2001 8924,2 7847,8
2002 9275,6 8110,8
2003 9428,2 8291,2
2004 9636,1 8523,8
2005 9735,7 8458,2
2006 9620,5 8334,3
2007 10000,3 8736,5
2008 9892,4 8598,1
2009 9545,5 8324,6
2010 9828,0 8509,5
2011 10026,8 8756,4
2012 10067,1 8770,9
2013 10421,3 9042,6
2014 10704,2 9148,8
2015 10779,0 9012,9

En 2015, les améliorations de l’efficacité énergétique au Canada ont permis d’éviter la production de plus de 94 Mt d’émissions de GES, principalement grâce au secteur des transports, représentant 47 % de cette réduction totale des GES, suivi du secteur résidentiel (29 %), du secteur industriel (environ 16 %) et du secteur commercial et institutionnel (8 %).

Version textuelle

Réduction des GES par secteur, 2015

éq. CO2 (Mt)
Ensemble de l’économie -94,8
Résidentiel -27,8
Commercial et institutionnel -7,6
Industriel -14,9
Transports -44,5