Enquête 2009 sur les véhicules au Canada

CHAPITRE 2

Analyse par secteur géographique

Ce chapitre présente les variations régionales et provinciales dans les caractéristiques du parc automobile canadien.

2.1 Composition du parc de véhicules routiers dans les provinces et les territoires du Canada

La figure 9 présente le nombre de véhicules au Canada en 2000 et 2009, par région. Il existe une forte corrélation entre la répartition des véhicules et la population : ensemble, l’Ontario et le Québec représentaient 58,7 p. 100 du parc automobile canadien en 2009, l’Ontario comptant 7,4 millions de véhicules et le Québec 4,7 millions. Les Prairies sont passées à 4,3 millions de véhicules, la Colombie-Britannique à 2,7 millions et les provinces de l’Atlantique à 1,4 million. Ces chiffres signifient qu’en 2009 les Prairies représentaient 20,9 p. 100 du parc routier, la Colombie-Britannique, 13,1 p. 100 et la région de l’Atlantique, 7,0 p. 100.

Figure 9 — Nombre de véhicules au Canada par région, 2000 et 2009.

Sont exclus ici les territoires en raison de la faible dimension de leur parc de véhicules, qui ne comprenait que 58 351 véhicules en 2009.

L’augmentation du nombre de véhicules pour cette période a été la plus forte en Alberta, qui affichait un taux de croissance annuel composé de 3,5 p. 100, suivie de l’Ontario avec 2,2 p. 100 et de Terre-Neuve-et-Labrador avec 2,1 p. 100. La croissance dans les autres provinces oscillait entre 1,5 et 1,9 p. 100 par année, à l’exception de la région de l’Atlantique, où pour la majeure partie la croissance était d’environ 1 p. 100 par année.

La figure 10 présente le nombre moyen de véhicules légers par ménage dans chaque province et dans les territoires. La possession de véhicules demeure la plus élevée en Alberta et en Saskatchewan, où la moyenne était de 1,87 et 1,79 véhicule par ménage respectivement. Le Québec comptait le taux de possession le plus faible, 1,35 véhicule par ménage.

Figure 10 — Nombre de véhicules légers par ménage, par province et territoires, 2009.

La moyenne canadienne en 2009 était de 1,47 véhicule par ménage, nettement plus élevée que la moyenne de 1,43 en 2000. De 2000 à 2009, les taux de possession de véhicules sont demeurés stables en Nouvelle-Écosse, en Ontario et en Colombie-Britannique, mais ils ont augmenté dans les autres provinces et dans les territoires.

2.2 Variation de la distance parcourue entre les régions

La figure 11 montre la distance annuelle moyenne parcourue par les véhicules légers dans chaque province et dans les territoires en 2000 et 2009. En 2009, les véhicules légers ont parcouru en moyenne 15 366 km au Canada. La Nouvelle-Écosse avait la moyenne la plus élevée (17 427 km) et la Colombie-Britannique, la plus faible (12 892 km).

Figure 11 — Distance moyenne parcourue par les véhicules légers par province et territoires, 2000 et 2009.

Le changement le plus remarquable dans la distance parcourue par les véhicules légers de 2000 à 2009 concerne Terre-Neuve-et-Labrador. Alors qu’en 2000 la province affichait la plus grande distance parcourue en moyenne par les véhicules légers (19 965 km), cette moyenne était de 15 056 km en 2009, moins que la moyenne canadienne de 15 366 km.

Les facteurs qui pourraient contribuer aux différences régionales comprennent, entre autres :

  • les types de ménage et la démographie;
  • les options de transport;
  • le taux de possession de véhicules;
  • le prix du carburant;
  • le climat.

Durant la période 2000-2009, la Nouvelle-Écosse a été la seule province où la distance annuelle moyenne parcourue par les véhicules légers a augmenté. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que la Nouvelle-Écosse a connu la plus faible croissance quant au nombre de véhicules légers au cours de cette période, soit 7,2 p. 100, contre un taux de croissance moyen au Canada de 18,7 p. 100. Les données indiquent, par ailleurs, que les ménages de la Nouvelle-Écosse dépendent davantage de leur véhicule principal, alors que ceux des autres provinces et des territoires répartissent plus également leur distance parcourue entre véhicule principal et véhicule secondaire.

De plus, la Nouvelle-Écosse se distingue par sa composition géographique. Selon le recensement de 2006 de Statistique Canada, les 15 plus grandes régions métropolitaines de recensement (RMR) au pays se situent en Ontario, au Québec, en Colombie-Britannique et en Alberta, à l’exception de Winnipeg, au Manitoba, qui se classe au 8e rang, et de Halifax, en Nouvelle-Écosse, au 13e rang.

Halifax est la seule ville de la région de l’Atlantique parmi les 15 plus grandes RMR au Canada. Halifax s’étend sur un vaste territoire d’une superficie de 5 496 kilomètres carrés (km²) – qui se classe quatrième derrière Edmonton, Toronto et Ottawa – mais la densité de sa population est faible, soit 67,8 habitants/km² (données de 2006). À l’opposé, Toronto s’étale sur un territoire de superficie comparable de 5 904 km² et affiche une densité de la population beaucoup plus importante, soit 866,1 habitants/km² (données de 2006). Autrement dit, Halifax est une grande ville avec une population clairsemée.

Cette caractéristique unique de Halifax, conjuguée au fait que la ville compte plus de 40 p. 100 de la population de la Nouvelle-Écosse, crée des conditions propices à la réalisation d’un plus grand nombre de véhicules-km annuels dans cette province.

Les deux autres plus grandes villes de la région de l’Atlantique en 2006 étaient St. John’s, à Terre-Neuve-et-Labrador, avec un territoire de 805 km² et une densité de population de 225,1 personnes/km², et Moncton, au Nouveau-Brunswick, avec un territoire de 2 406 km² et une densité de la population de 52,5 personnes/km² (données de 2006). Ces deux villes de la région de l’Atlantique se classent 20e et 29e respectivement pour la population.

La figure 12 montre que le taux d’occupation des véhicules légers (nombre d’occupants par véhicule) varie entre les provinces. Par exemple, les Prairies, le Nouveau-Brunswick et Terre-Neuve-et-Labrador ont un taux d’occupation supérieur à la moyenne canadienne.

Figure 12 — Taux d’occupation des véhicules légers par province, 2009.

La figure 13 présente la répartition entre voitures et camions légers par province. Comme on le verra au chapitre 3, le taux d’occupation des camions légers est supérieur à celui des voitures (figure 24). Par conséquent, on ne doit pas se surprendre que les provinces qui affichent des taux d’occupation supérieurs comptent plus de camions légers dans leur parc de véhicules légers.

Figure 13 — Part du type de carrosserie des véhicules légers par province, 2009.

La distance annuelle moyenne parcourue par les camions moyens au Canada était de 18 938 km en 2009 (figure 14). Les camions moyens servent généralement aux déplacements locaux sur de courtes distances et dans les limites urbaines, alors que les camions lourds servent aux déplacements de longues distances entre les régions métropolitaines.

Figure 14 — Distance moyenne parcourue par les camions moyens par province et territoires, 2009.

Il n’est pas surprenant de constater que le Québec, l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique se situent au-dessus de la moyenne canadienne pour la distance parcourue par les camions moyens puisque ces quatre provinces abritent les plus grandes régions métropolitaines du Canada selon la superficie et la population. Elles offrent donc des concentrations supérieures d’activités commerciales et font ainsi un plus grand usage des camions moyens comparativement aux autres provinces et aux territoires.

L’exception est la Nouvelle-Écosse, qui présentait la plus grande distance parcourue par les camions moyens pour 2009 avec 22 779 km. Cela peut s’expliquer par les facteurs mentionnés au début de la section 2.2.

Halifax non seulement représente la plus grande RMR des provinces de l’Atlantique par sa population, mais aussi elle s’étend sur un territoire équivalent à celui de Toronto et possède le troisième plus grand port, selon les résultats financiers déclarés en 2007 (après Vancouver et Montréal)13. Halifax tire profit de ces facteurs, qui procurent un environnement propice à la création d’un carrefour d’activités industrielles.

Les données de l’EVC montrent que les camions lourds ont parcouru généralement des distances beaucoup plus grandes (en moyenne plus de 67 500 km en 2009) que les autres catégories de véhicules (figure 15). La distance annuelle moyenne parcourue dépassait les 90 000 km au Québec, 80 000 km au Manitoba et 70 000 km en Ontario. On notera, cependant, que les distances parcourues sont beaucoup plus courtes à l’Île-du-Prince-Édouard, au Nouveau-Brunswick, en Saskatchewan et en Colombie-Britannique.

Figure 15 — Distance moyenne parcourue par les camions lourds par province et territoires, 2009.

De nombreux facteurs contribuent vraisemblablement à la variation régionale observée de la distance parcourue par les camions moyens et lourds, y compris :

  • la structure de l’économie;
  • la superficie du territoire;
  • l’étendue des activités de camionnage, ce qui pourrait inclure les kilomètres parcourus à l’extérieur de la province.

2.3 Taux provinciaux de consommation de carburant

Des variations importantes du taux de consommation de carburant des véhicules légers existent entre les régions (figure 16). En 2009, le taux de consommation de carburant moyen des véhicules légers à essence au Canada était de 10,7 L/100 km14,15. La consommation de carburant était sous la moyenne canadienne dans tout l’Est du pays, alors qu’elle était au-dessus dans toutes les provinces à l’ouest de l’Ontario.

Figure 16 — Taux de consommation d’essence des véhicules légers par province, 2009.

De nombreux facteurs peuvent influer sur ces variations, y compris :

  • la composition et l’âge du parc de véhicules;
  • le prix du carburant;
  • les habitudes d’utilisation des véhicules.

Dans les Prairies, le parc de véhicules comptait une plus grande proportion de fourgonnettes, de VUS et de camionnettes (figure 13) que dans le reste du Canada. Le parc automobile de ces provinces comptait également une plus grande proportion de véhicules plus âgés, qui consomment souvent davantage de carburant que les véhicules plus récents.

Les figures 17 et 18 montrent les taux de consommation de diesel des camions moyens et lourds en 2009. La consommation de carburant diesel des camions moyens se situait entre 21,4 et 30,1 L/100 km, pour une moyenne canadienne de 24,4 L/100 km. Le taux pour les camions lourds se situait entre 32,4 et 39,1 L/100 km, pour une moyenne canadienne de 33,4 L/100 km.

Figure 17 — Taux de consommation de diesel des camions moyens par province, 2009.

Figure 18 — Taux de consommation de diesel des camions lourds par province, 2009.

Plusieurs des provinces de l’Atlantique affichaient des taux de consommation de diesel élevés pour les camions moyens. Ceux de Terre-Neuve-et-Labrador, du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard étaient bien au-dessus de la moyenne canadienne de 24,4 L/100 km. L’Île-du-Prince-Édouard affichait le plus haut taux à 30,1 L/100 km.

Les parcs de camions lourds de l’Île-du-Prince-Édouard, de la Saskatchewan et de la Colombie-Britannique affichaient les taux de consommation les plus élevés en 2009. Comme on l’a vu à la figure 15, les camions lourds dans ces provinces ont parcouru, en moyenne, de plus courtes distances que dans le reste du pays.

Par conséquent, leurs taux de consommation d’essence plus élevés pourraient s’expliquer en partie par les facteurs suivants :

  • une proportion plus faible de conduite sur la grande route par rapport à la conduite en ville;
  • la part de camions lourds qui ont plus de 10 ans est supérieure dans ces provinces, et ces camions plus anciens consomment souvent plus de carburant;
  • la topographie (p. ex., les routes de montagne en Colombie-Britannique et une forte proportion de routes sinueuses à l’Île-du-Prince Édouard).

Le taux de consommation de carburant de la plupart des autres provinces était de 32 à 33 L/100 km, à l’exception de la Nouvelle-Écosse (35,6 L/100 km).


  1. Transports Canada, Les transports au Canada 2009, Rapport annuel – Mai 2010, Tableau M9 : Comparaison des résultats financiers des administrations portuaires canadiennes, (APC) 2007 et 2008, www.tc.gc.ca/fra/politique/rapport-aca-anre2009-2500.htm.
  2. Le taux de consommation de carburant des véhicules légers au diesel n’est pas inclus, les données étant de qualité trop peu fiable pour être publiées.
  3. Les données de consommation de carburant ne sont pas disponibles pour les territoires.