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En 2008, les sources d’énergies renouvelables représentaient plus de 62 p. 100 de la puissance installée totale en électricité au Canada (voir le tableau 5-1). Les énergies renouvelables utilisées au pays proviennent en grande partie de l’hydroélectricité ou de l’énergie thermique tirée de la biomasse, comme les déchets de bois (voir le tableau 5-2).
Année | Capacité de production d’électricité à partir d’énergies renouvelables (mégawatts) |
Capacité totale (pourcentage) |
Variation en pourcentage |
---|---|---|---|
1990 | 59 557 | 58,0 | - |
1991 | 61 116 | 58,0 | 3,0 |
1992 | 62 895 | 58,0 | 2,9 |
1993 | 63 114 | 56,0 | 0,3 |
1994 | 63 175 | 56,0 | 0,1 |
1995 | 66 542 | 57,0 | 5,3 |
1996 | 67 101 | 59,0 | 0,8 |
1997 | 68 202 | 61,0 | 1,6 |
1998 | 68 340 | 62,0 | 0,2 |
1999 | 68 614 | 61,8 | 0,4 |
2000 | 69 031 | 62,0 | 0,6 |
2001 | 68 845 | 61,2 | -0,3 |
2002 | 71 032 | 61,8 | 3,2 |
2003 | 72 275 | 61,8 | 1,7 |
2004 | 72 947 | 60,4 | 0,9 |
2005 | 74 368 | 61,2 | 1,9 |
2006 | 75 812 | 61,3 | 1,9 |
2007 | 76 890 | 61,8 | 1,4 |
2008 | 78 371 | 62,4 | 1,9 |
Source : Statistique Canada, Centrales d’énergie électrique (no. de catalogue 57-206-XIB).
Électricité – Secteur commercial | Énergie mécanique |
---|---|
Barrages hydroélectriques | Pompes à eau actionnées par éolienne |
Barrages de marées | |
Centrales électriques en eau vive | Énergie thermique |
Biomasse (p. ex., déchets de bois) | Biomasse (p. ex., bois rond, granules et copeaux) |
Biogaz (p. ex., méthane des sites d’enfouissement) | Pompes géothermiques (p. ex., énergie du sol) |
Éoliennes | Systèmes de chauffage solaire |
Systèmes photovoltaïques | Chauffe-eau solaires |
Électricité – en cours d’élaboration | Transports |
Dispositifs de récupération de l’énergie des vagues | Biodiesel |
Stations marémotrices | Éthanol produit à partir de la biomasse |
L’hydroélectricité est une forme renouvelable d’électricité produite par un système ou une technologie qui, par un moyen mécanique, capte et convertit l’énergie hydraulique potentielle.
L’hydroélectricité est la principale source d’électricité au Canada, représentant 60,4 p. 100 de l’électricité produite en 2008. L’approvisionnement en hydroélectricité au pays repose principalement sur des projets d’envergure mis au point par les services publics d’électricité. De la puissance installée en hydroélectricité de 74 436 mégawatts (MW), 3 452 MW proviennent de petites centrales (de moins de 50 MW), soit 2,7 p. 100 de la puissance installée totale en électricité au Canada. Il existe encore de nombreuses possibilités de production supplémentaire d’hydroélectricité avec de petites et de grandes centrales au fil de l’eau dans la plupart des provinces et des territoires.
La biomasse est une source d’énergie renouvelable provenant de la transformation de matières tirées d’organismes vivants ou de sous-produits métaboliques. Le Canada dispose d’un approvisionnement abondant de nombreux types de biomasse, lesquels sont des éléments importants dans la fabrication d’énergie, de biocombustibles, de matériaux et de produits chimiques. Les deux plus grandes sources d’approvisionnement canadien en biomasse sont les activités forestières et agricoles.
L’approvisionnement en biomasse prend habituellement les formes suivantes :
Approximativement 4,3 p. 100 de l’approvisionnement canadien en énergie provient de la bioénergie, qui arrive au deuxième rang derrière l’énergie hydroélectrique (constituant 11,8 p. 100 de l’énergie totale au Canada). La majeure partie de la bioénergie est produite sous forme de chaleur industrielle, d’électricité et de chauffage des pièces domestique.
Les industries forestière et des pâtes et papiers produisent et utilisent la plus grande partie de la bioénergie au Canada. En 2008, 607 MW de la capacité de production de biomasse provenait de la lessive noire utilisée dans l’industrie des pâtes et papiers, représentant approximativement 40 p. 100 de la capacité totale de production de biomasse, alors que 50 p. 100 de la capacité (765 MW) provenait des résidus du bois utilisés par l’industrie forestière.
La chaleur et l’électricité produites par les industries, l’électricité des producteurs d’énergie indépendants et la chaleur du bois de chauffage domestique sont considérées comme faisant partie des sources d’énergie courantes au Canada. Par exemple, approximativement 3 millions de ménages canadiens chauffent leur habitation au bois, surtout avec du bois rond, mais également avec des copeaux et des granules de bois. Le chauffage au bois des habitations est habituellement assuré par des poêles à bois autonomes, des appareils de chauffage au bois à eau chaude ou à air pulsé, des foyers avec poêles encastrables de pointe, des foyers à haute efficacité ou des corps de maçonnerie à masse thermique élevée.
Le recours aux biogaz et aux gaz d’enfouissement (gaz riches en méthane provenant du fumier, de déchets d’origine animale, et d’autres résidus agricoles et urbains) pour la production d’énergie est récent.
En 2008, la puissance installée de la biomasse était de 1 516 MW, desquels approximativement 9,5 p. 100 provenaient d’usines de traitement des gaz d’enfouissement (109 MW) et d’usines de traitement des déchets urbains solides (35 MW). Approximativement 200 millions de litres (L) de carburant-éthanol sont produits chaque année au pays avec des céréales et du maïs. Le biodiesel est également produit en petite quantité; toutefois, la production augmente. Le Canada pourrait accroître sa production de bioénergie de façon durable.
En raison du réchauffement de la surface du globe terrestre sous l’effet du soleil, et des qualités isolantes du sol, la température de celui-ci à un ou deux mètres sous la surface demeure relativement constante, entre 5 et 10 °C, ce qui est plus chaud en hiver et plus frais au milieu de l’été que la température de l’air extérieur.
L’énergie géothermique peut servir de source de chaleur ou de puits pour les applications liées au chauffage et à la climatisation, comme les pompes géothermiques. Ces dernières sont des systèmes électriques qui utilisent la température relativement constante du sol pour assurer le chauffage des pièces et de l’eau ainsi que la climatisation dans les habitations et les bâtiments commerciaux.
C’est pourquoi un système à pompe géothermique est également appelé système à énergie du sol (SES). En hiver, les SES récupèrent la chaleur terrestre à l’aide d’un liquide, habituellement une solution antigel ou de l’eau, qui circule dans une boucle souterraine. Ils augmentent ensuite la température à l’aide d’une thermopompe classique et transfèrent la chaleur à l’intérieur du bâtiment ou à un chauffe-eau. En été, le procédé est inversé et les systèmes servent de climatiseurs. Au Canada, les SES représentent moins de 1 p. 100 du marché du chauffage et du refroidissement des locaux et de l’eau.
Au 31 décembre 2009, on comptait au Canada approximativement 46 000 pompes géothermiques offrant une puissance installée de 555 MW d’énergie thermique (MWthermique) et produisant chaque année l’équivalent de 760 gigawattheures. En 2008, 15 000 pompes géothermiques ont été installées au pays, comparativement à 9 100 appareils en 2007 et à 4 217 en 2006.
Les éoliennes convertissent l’énergie cinétique du vent en énergie électrique ou mécanique. On estime à plus de 100 000 MW la capacité en énergie éolienne pouvant être obtenue de la masse terrestre et des eaux côtières du Canada.
Au 31 décembre 2009, la puissance installée totale en énergie éolienne au pays s’élevait à 3 319 MW, faisant du Canada le treizième pays à atteindre le jalon de 1 000 MW et le douzième en importance pour la puissance éolienne installée.
C’est en 2009 que le plus grand nombre d’éoliennes ont été installées au pays, offrant une nouvelle puissance installée de production d’énergie éolienne de 950 MW, soit une augmentation de 40 p. 100 par rapport à 2008 (2 369 MW) [voir la figure 5-1]. Les propositions pour bâtir le premier parc éolien extracôtier au Canada sur des terres submergées près de la Colombie-Britannique et dans le lac Ontario sont au stade de l’autorisation. Les politiques fédérales et provinciales continuent de favoriser la croissance de l’industrie canadienne de l’énergie éolienne.
L’énergie éolienne fournit également de l’énergie mécanique. Plusieurs milliers de pompes à eau mues par l’énergie éolienne sont utilisées au Canada, surtout dans les provinces des Prairies. Par ailleurs, les Canadiens se servent de petites éoliennes pour alimenter des résidences secondaires ou des maisons en région éloignée.
Trois grandes technologies permettent de tirer profit de l’énergie solaire, soit :
En 2008, la puissance installée héliothermique active au Canada s’élevait à 720 000 mètres carrés (m²) ou approximativement 500 MWthermique. La hausse sur le marché national était en moyenne de 13 p. 100 par an depuis 1998. En 2008, le marché canadien des capteurs thermosolaires s’établissait à 139 159 m², ce qui, comparativement à 2007, constituait deux fois plus d’installations (60 900 m²) et une hausse des recettes de 44 p. 100. Ces données étaient sûrement attribuables à l’augmentation des ventes intérieures de capteurs à circulation de liquide vitrés et de capteurs à circulation de liquide sous vide ainsi qu’à la diminution des ventes de capteurs non vitrés pour le chauffage de l’air pendant cette période.
En 2009, la puissance installée des systèmes photovoltaïques au Canada s’élevait à 94,57 MW, comparativement à 32,72 MW en 2008. Les installations raccordées au réseau représentaient 87 p. 100 du marché en 2009, comparativement à seulement 33 p. 100 en 2008. Cette forte croissance était principalement attribuable à deux programmes du gouvernement ontarien : le programme d’offre standard en matière d’énergies renouvelables lancé en 2006 et le programme de tarifs de rachat garantis lancé en 2009. Cette même année, les petits systèmes photovoltaïques solaires intégrés pour les habitations et les bâtiments représentaient 11 p. 100, alors que trois grandes fermes commerciales de systèmes photovoltaïques aménagés sur le sol représentaient à elles seules 76 p. 100 de la puissance installée raccordée au réseau d’approximativement 82 MW.
L’énergie marine renouvelable signifie l’utilisation des vagues, du courant et des marées pour produire de l’électricité. Des appareils qui captent les courants océaniques et les courants de marée peuvent aussi être installés dans des fleuves et des cours d’eau.
Depuis 1984, le Canada a exploité la seule installation commerciale d’énergie marémotrice en Amérique du Nord – l’usine de 20 MW à Annapolis, en Nouvelle-Écosse. Toutefois, comme pour les appareils servant à capter l’énergie des vagues et des courants, les génératrices d’énergie marémotrice de prochaine génération sont à une étape précoce de développement et aucune installation commerciale n’a encore été proposée.
Le Canada est bien placé pour devenir un chef de fil mondial dans le développement et le déploiement technologiques. Les promoteurs canadiens de la technologie mettent à l’essai des appareils, et plusieurs projets de démonstration sont en cours.
Le Programme d’écologisation des pâtes et papiers a été créé en vue de financer les projets d’investissements écologiques menés dans les usines canadiennes de pâtes et papiers, afin d’améliorer la durabilité environnementale et commerciale du secteur.
Le programme de un milliard de dollars a été lancé en juin 2009. Il appuie les investissements novateurs et respectueux de l’environnement de l’industrie canadienne des pâtes et papiers dans des domaines tels que l’efficacité énergétique et la production d’énergies renouvelables. En octobre 2009, des crédits ont été octroyés à 24 entreprises, en fonction de la production de liqueur noire (0,16 $/L) dans 38 usines de pâtes et papiers. Les entreprises ont jusqu’au 31 mars 2012 pour investir leurs crédits dans leurs usines de pâtes et papiers canadiennes dans le cadre de projets d’investissements approuvés qui offriront des avantages environnementaux mesurables.
Pour de plus amples renseignements, consultez le site :
scf.rncan.gc.ca/soussite/pates-papiers-ecologisation/accueil
Ressources naturelles Canada mène deux initiatives visant à accroître l’utilisation des énergies renouvelables au Canada : écoÉNERGIE pour l’électricité renouvelable et écoÉNERGIE pour le chauffage renouvelable. Ces deux programmes sont décrits ci-dessous.
Encourager la production de 14,3 térawattheures d’électricité provenant de sources d’énergies renouvelables ayant peu d’impact sur l’environnement (une augmentation d’approximativement 4 000 MW de la capacité), comme l’énergie éolienne, l’énergie hydraulique, la biomasse, l’énergie solaire et l’énergie marine, entre le 1er avril 2007 et le 31 mars 2011.
Dans le cadre du programme écoÉNERGIE pour l’électricité renouvelable, une prime de 1 cent par kilowattheure est offerte pour un projet admissible d’énergies renouvelables ayant peu d’impact sur l’environnement et s’étendant sur une période pouvant aller jusqu’à 10 ans. Les prestataires admissibles comprennent les entreprises, les institutions et les organisations, les producteurs d’énergie indépendants, les services publics et privés, et les coopératives qui installent des systèmes d’énergies renouvelables admissibles. Les projets admissibles doivent avoir une capacité nominale totale de 1 MW ou plus.
Pour de plus amples renseignements, consultez le site :
ecoaction.gc.ca/ecoenergy-ecoenergie/power-electricite/index-fra.cfm
Accroître l’utilisation des technologies d’énergies renouvelables, renforcer la capacité de l’industrie de l’énergie thermique et contribuer à réduire les émissions nocives. Ce programme d’une durée de quatre ans a été lancé le 1er avril 2007.
Le programme écoÉNERGIE pour le chauffage renouvelable appuie les technologies d’énergies thermiques renouvelables utilisées pour le chauffage et la climatisation de locaux et pour le chauffage de l’eau, par un ensemble de mesures incitatives pour la mise en service, les projets pilotes résidentiels et les fonds de développement de la capacité de l’industrie :
Pour de plus amples renseignements, consultez le site :
ecoaction.gc.ca/chauffage