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Évolution de l’efficacité énergétique au Canada,
de 1990 à 2009

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Chapitre 4 : Le secteur commercial/institutionnel

Vue d’ensemble – La consommation d’énergie et les émissions de GES du secteur commercial et institutionnel

La surface de plancher de l’ensemble du secteur commercial et institutionnel du Canada équivaut approximativement à 40 p. 100 de la surface de plancher totale du secteur résidentiel.

En 2009, la facture d’énergie des propriétaires d’entreprises commerciales et des établissements fournissant des services aux Canadiens s’élevait à 24 milliards de dollars, soit approximativement 3 p. 100 de la valeur du PIB de ce secteur. En 2009, le secteur était responsable de 14 p. 100 de la consommation totale d’énergie au Canada (figure 4.1) et de 13 p. 100 de la production des émissions de GES connexes (figure 4.2).

Figure 4.1 – Consommation d’énergie secondaire par secteur, 2009

Figure 4.1 – Consommation d’énergie secondaire par secteur, 2009.

Figure 4.2 – Émissions de GES par secteur, 2009

Figure 4.2 – Émissions de GES par secteur, 2009.

Dans le secteur commercial et institutionnel5, l’énergie sert à différentes fins, notamment le chauffage des locaux, la climatisation, l’éclairage, le chauffage de l’eau et le fonctionnement de l’équipement (tels les ordinateurs) et des moteurs auxiliaires. Le chauffage des locaux vient en tête de liste et représente environ la moitié de la consommation totale d’énergie (figure 4.3). L’éclairage des voies publiques compris dans la consommation totale d’énergie est exclu de l’analyse de factorisation parce qu’il n’est pas lié à l’activité de la surface de plancher.

Figure 4.3 – Consommation d’énergie dans le secteur commercial et institutionnel selon l’utilisation finale, 2009

Figure 4.3 – Consommation d’énergie dans le secteur commercial et institutionnel selon l’utilisation finale, 2009.

Le secteur commercial et institutionnel englobe les activités liées au commerce, aux finances, aux services immobiliers, aux administrations publiques ainsi qu’aux services d’enseignement et commerciaux. Ces activités ont été regroupées en 10 sous-secteurs (voir la figure 4.4 pour une liste complète des activités).

Parmi ces activités, les bureaux, le commerce de détail et les services d’enseignement représentent 70 p. 100 de la surface de plancher totale du secteur commercial et institutionnel au Canada, qui était estimée à 709,5 millions de en 2009.

Figure 4.4 – Surface de plancher dans le secteur commercial et institutionnel selon le type d’activité, 2009

Figure 4.4 – Surface de plancher dans le secteur commercial et institutionnel selon le type d’activité, 2009.

Évolution – La consommation d’énergie et les émissions de GES du secteur commercial et institutionnel

La consommation d’énergie du secteur commercial et institutionnel représente moins de la moitié de celle du secteur des transports, mais elle a augmenté aussi rapidement que celle du secteur des transports, lequel a connu la croissance la plus rapide quant à la consommation d’énergie et les émissions de GES entre 1990 et 2009.

Entre 1990 et 2009, la consommation totale d’énergie du secteur commercial et institutionnel, y compris l’éclairage des voies publiques, a augmenté de 37 p. 100, passant de 867 à 1 186 PJ. En même temps, on enregistrait une hausse du PIB du secteur commercial et institutionnel de 74 p. 100 et de la surface de plancher de 39 p. 100. Les émissions de GES connexes, y compris les émissions liées à l’électricité, ont augmenté de 29 p. 100 au cours de la même période. Toutefois, entre 2008 et 2009, les émissions de GES, y compris les émissions liées à l’électricité, ont diminué de 5 p. 100. Cela est attribuable à deux facteurs : une baisse marquée du facteur d’émissions liées à la production de l’électricité et une réduction de la consommation d’électricité. La baisse du facteur d’émissions découle d’une réduction importante de l’utilisation du charbon pour produire de l’électricité en 2009. La réduction de la consommation d’électricité était considérable en Ontario où la consommation totale d’énergie a diminué de 6 p. 100 en 2009 comparativement à 2008, alors que la consommation d’électricité seule a chuté de 10 p. 100. Cela est principalement dû à une baisse de la consommation d’énergie pour la climatisation en raison du fait que l’été de 2009 était plus frais que celui de 2008. En outre, dans une moindre mesure, la récession de 2008 a eu une incidence indirecte sur certaines activités dans le secteur commercial et institutionnel.

Le gaz naturel et l’électricité demeurent les principales sources d’énergie utilisées dans le secteur commercial et institutionnel, représentant 87 p. 100 de la consommation totale d’énergie (figure 4.5). L’électricité est la principale source d’énergie utilisée pour assurer l’éclairage et la climatisation ainsi que pour faire fonctionner l’équipement et les moteurs auxiliaires. Le gaz naturel et les autres combustibles sont les principales sources d’énergie utilisées pour chauffer les pièces et l’eau; le gaz et le propane servent également, dans une petite proportion, à alimenter l’équipement auxiliaire, tels que les fours (propane) et la climatisation (gaz naturel).

Ensemble, les produits pétroliers, comme les mazouts léger et lourd, représentaient 11 p. 100 de la consommation totale d’énergie du secteur commercial et institutionnel en 2009. C’est au Québec (43 p. 100) que l’on enregistre la plus grande consommation de ces produits. Ces derniers ont également été utilisés dans une proportion moindre dans les provinces atlantiques (23 p. 100) et en Ontario (16 p. 100). Selon l’Enquête sur la consommation d’énergie du secteur commercial et institutionnel 2008 (ECESCI), les produits pétroliers ont principalement été utilisés par les services d’enseignement (en particulier les universités), de soins de santé et de vente au détail et par les administrations publiques.

Toutefois, on constate depuis 1999 une croissance rapide de l’utilisation de ces produits pétroliers, surtout la consommation de mazout lourd qui a augmenté de 224 p. 100.

Cette augmentation peut être attribuable, en partie, à la distribution secondaire par les distributeurs de carburant du secteur commercial et institutionnel, qui achètent des produits pétroliers des raffineries et les revendent ensuite aux secteurs industriel et des transports. Afin de mieux rendre compte de cette activité, RNCan et Environnement Canada ont fourni le financement à Statistique Canada pour mener l’Enquête sur les distributeurs secondaires de produits pétroliers raffinés (EDSPPR) en 2010. Cette enquête pourrait avoir une grande incidence sur les statistiques sur la demande d’énergie pour le pétrole raffiné une fois intégrée au Bulletin sur la disponibilité et écoulement d’énergie au Canada (Bulletin).

Figure 4.5 – Consommation d’énergie dans le secteur commercial et institutionnel selon la source d’énergie et la surface de plancher, 1990 et 2009

Figure 4.5 – Consommation d’énergie dans le secteur commercial et institutionnel selon la source d’énergie et la surface de plancher, 1990 et 2009.

L’accroissement rapide de l’utilisation du matériel électronique, comme les ordinateurs, les télécopieurs et les imprimantes, a augmenté la consommation d’énergie au Canada depuis 1990.

Comme le montre la figure 4.6, sept utilisations finales ont contribué à la croissance de la consommation d’énergie dans le secteur commercial et institutionnel. Cette croissance correspond à l’augmentation globale de la surface de plancher du secteur commercial et institutionnel au Canada, à l’exception de l’éclairage des voies publiques qui n’est pas lié à cette activité.

La consommation d’énergie pour chauffer les locaux a augmenté de 26 p. 100 entre 1990 et 2009. Bien que cette activité demeure encore la principale utilisation finale dans le secteur, on enregistre une forte hausse des besoins en énergie (170 p. 100) pour l’équipement auxiliaire, ce qui est en partie attribuable à l’utilisation accrue des ordinateurs en milieu de travail (figure 4.6).

Figure 4.6 – Consommation d’énergie dans le secteur commercial et institutionnel selon l’utilisation finale, 1990 et 2009

Figure 4.6 – Consommation d’énergie dans le secteur commercial et institutionnel selon l’utilisation finale, 1990 et 2009.

Les activités liées à l’exploitation de bureaux ont été la principale cause de la hausse de la demande d’énergie dans le secteur commercial et institutionnel canadien.

Comme le montre la figure 4.7, le sous-secteur des bureaux représentait la plus grande part de la consommation d’énergie en 2009 (35 p. 100). Ce sous-secteur comprend l’administration publique et les activités liées aux finances et aux assurances, aux services immobiliers et de location et de location à bail, aux services professionnels, scientifiques et techniques et aux autres types de bureaux. Le commerce de détail (17 p. 100) et les services d’enseignement (13 p. 100) étaient les deux autres principaux utilisateurs d’énergie. C’est également pour le sous-secteur des bureaux que l’on enregistre la plus grande augmentation de la consommation d’énergie avec 143,4 PJ de plus en 2009 qu’en 1990, suivi des sous-secteurs du commerce de détail et des services d’enseignement avec une augmentation de 59 et de 37 PJ, respectivement.

Figure 4.7 – Consommation d’énergie dans le secteur commercial et institutionnel selon le type d’activité, 1990 et 2009

Figure 4.7 – Consommation d’énergie dans le secteur commercial et institutionnel selon le type d’activité, 1990 et 2009.

Treize millions de personnes travaillaient dans le secteur commercial et institutionnel du Canada en 20096.

Plusieurs indicateurs peuvent contribuer à expliquer la croissance de la consommation d’énergie dans le secteur commercial et institutionnel, y compris le nombre d’employés, la surface de plancher et le PIB. Comme le montre la figure 4.8, on enregistre depuis 1990 une augmentation de la surface de plancher de 39 p. 100 et du nombre d’employés de 40 p. 100.

Bien qu’il y ait eu des gains en efficacité énergétique réalisés pour ce qui est de la consommation totale d’énergie par surface de plancher, ceux-ci ont été annulés par la hausse des besoins en énergie de l’équipement auxiliaire. Au cours de la période à l’étude, on observe non seulement une augmentation globale de l’informatisation en milieu de travail dans le secteur commercial et institutionnel mais aussi une hausse du nombre réel d’appareils requis par employé.

Figure 4.8 – Indicateurs d’énergie du secteur commercial et institutionnel, 1990 et 2009

Figure 4.8 – Indicateurs d’énergie du secteur commercial et institutionnel, 1990 et 2009.

L’intensité énergétique et l’efficacité énergétique du secteur commercial et institutionnel

L’intensité énergétique

L’hébergement et les services de restauration sont les activités commerciales et institutionnelles les plus énergivores.

Dans le secteur commercial et institutionnel, l’intensité énergétique fait référence à la quantité d’énergie consommée par unité de surface de plancher (GJ/).

Comme l’illustre la figure 4.9, la consommation d’énergie dans le domaine de l’hébergement et des services de restauration s’élevait à 2,52 GJ/ en 2009, suivie des services de santé et d’assistance sociale, avec 2,49 GJ/. Ces activités étaient les plus énergivores, malgré une légère diminution de leur intensité énergétique, ce qui peut être attribuable à la nature énergivore des activités (restaurants, blanchisserie) et des services (heures d’ouverture prolongées), ainsi qu’à la prolifération de matériel électronique hautement énergivore (tel que les tomodensitomètres et autres).

Figure 4.9 – Intensité énergétique du secteur commercial et institutionnel selon le type d’activité, 1990 et 2009

Figure 4.9 – Intensité énergétique du secteur commercial et institutionnel selon le type d’activité, 1990 et 2009.

Le secteur commercial et institutionnel dans son ensemble a connu une légère baisse de l’intensité énergétique liée à la consommation d’énergie par unité de surface de plancher (GJ/). Il a toutefois diminué son intensité énergétique de 21 p. 100 mesurée par rapport à l’activité économique (PJ/PIB).

L’efficacité énergétique

L’amélioration de l’efficacité énergétique au Canada a donné lieu à des économies d’énergie de 3 milliards de dollars dans le secteur commercial et institutionnel depuis 1990.

L’amélioration de l’efficacité énergétique dans le secteur commercial et institutionnel était très semblable à celle observée dans le secteur résidentiel. Elle comprenait des changements à l’enveloppe thermique des bâtiments (isolation, fenêtres, etc.) et une efficacité accrue de divers appareils consommateurs d’énergie utilisés dans les bâtiments du secteur commercial et institutionnel, tels que les chaudières, l’équipement auxiliaire et les appareils d’éclairage. L’amélioration estimée de l’efficacité énergétique s’est traduite par une économie d’énergie de 146,9 PJ pour ce secteur entre 1990 et 2009 (figure 4.10).

Figure 4.10 – Consommation d’énergie dans le secteur commercial et institutionnel tenant compte ou non de l’amélioration de l’efficacité énergétique, 1990-2009

Figure 4.10 – Consommation d’énergie dans le secteur commercial et institutionnel tenant compte ou non de l’amélioration de l’efficacité énergétique, 1990-2009.

La figure 4.11 illustre l’incidence de divers facteurs sur le changement de la consommation d’énergie du secteur commercial et institutionnel entre 1990 et 2009. Ces effets sont les suivants :

  • L’effet de l’activité — Une augmentation de 39 p. 100 de la surface de plancher a entraîné une croissance de 40 p. 100 (341,2 PJ) de la consommation d’énergie et de 17,5 Mt des émissions de GES.

  • L’effet de la structure — L’effet des changements de structure dans le secteur (la combinaison de types d’activité) a été faible et, par conséquent, a eu une incidence marginale sur les émissions de GES.

  • L’effet des conditions météorologiques — En 2009, l’hiver a été plus froid et l’été a été plus frais qu’en 1990. Le résultat net a été une hausse de la demande d’énergie de 8,8 PJ dans le secteur commercial et institutionnel, principalement aux fins de la climatisation des locaux, ce qui a entraîné une hausse de 0,5 Mt des émissions de GES.

  • L’effet du niveau de service — Une augmentation du niveau de service de l’équipement auxiliaire, qui est le taux de pénétration du matériel de bureau (p. ex., ordinateurs, télécopieurs et photocopieurs), a entraîné une hausse de 117,9 PJ de la consommation d’énergie et de 6,1 Mt des émissions de GES.

  • L’effet de l’efficacité énergétique — L’amélioration de l’efficacité énergétique dans le secteur commercial et institutionnel a permis de réaliser une économie d’énergie de 146,9 PJ et de réduire les émissions de GES de 7,5 Mt.

Figure 4.11 – Incidence de l’activité, de la structure, des conditions météorologiques, du niveau de service et de l’efficacité énergétique sur le changement de la consommation d’énergie dans le secteur commercial et institutionnel, 1990-2009

Figure 4.11 – Incidence de l’activité, de la structure, des conditions météorologiques, du niveau de service et de l’efficacité énergétique sur le changement de la consommation d’énergie dans le secteur commercial et institutionnel, 1990-2009.

5 De tous les secteurs présentés dans ce document, c’est le secteur commercial et institutionnel qui cumule le plus de lacunes en matière de disponibilité des données.
6 Le secteur commercial et institutionnel englobe toutes les industries produisant des services du Canada, Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN), 41-91.

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