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Évolution de l’efficacité énergétique au Canada,
de 1990 à 2008

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Chapitre 2 : La consommation d’énergie

Vue d’ensemble – La consommation d’énergie et les émissions de GES

Le secteur industriel représente la plus grande part de la consommation d’énergie au Canada mais occupe la deuxième place en ce qui a trait aux émissions de GES.

L’énergie est utilisée dans les cinq secteurs de l’économie, soit les secteurs résidentiel, commercial et institutionnel, industriel, des transports et agricole. En 2008, ces secteurs ont consommé un total de 8 720,2 pétajoules (PJ) d’énergie. Le secteur industriel représentait la plus grande part de la consommation d’énergie, suivi des secteurs des transports, résidentiel, commercial et institutionnel, et agricole. Les émissions de gaz à effet de serre (GES) associées à cette consommation d’énergie étaient de 487,8 mégatonnes (Mt) en 2008.

Les figures 2.1 et 2.2 montrent la répartition de la consommation d’énergie secondaire et des émissions de GES par secteur. L’énergie consommée dans le secteur agricole et celui des transports a produit relativement plus de GES que les autres secteurs.

Figure 2.1 – Consommation d’énergie secondaire par secteur, 2008 (pourcentage).

Un pétajoule correspond à peu près à l’énergie requise sur une année par 9 000 ménages (à l’exclusion des besoins de transport).

Figure 2.2 – Émissions de GES par secteur, 2008 (pourcentage).

Le gaz naturel et l’électricité sont les principales sources d’énergie, liées à l’utilisation finale, achetées au Canada.

Le gaz naturel et l’électricité sont utilisés dans tous les secteurs de l’économie, alors que l’essence automobile est principalement utilisée dans les secteurs des transports et agricole. En 2008, le gaz naturel et l’électricité ont représenté près de la moitié de l’énergie consommée au Canada (voir la figure 2.3). L’essence automobile et les autres produits pétroliers (diesel, mazouts légers, kérosène et mazouts lourds) ont représenté approximativement 33 p. 100 de la consommation d’énergie.

Figure 2.3 – Consommation d’énergie secondaire par source d’énergie, 2008 (pourcentage).

Évolution – La consommation d’énergie et les émissions de GES

La consommation d’énergie a augmenté moins rapidement que l’économie mais plus rapidement que la population.

Entre 1990 et 2008, la consommation d’énergie au Canada a augmenté de 26 p. 100, passant de 6 936,2 à 8 720,2 PJ (voir la figure 2.4). La population canadienne a augmenté de 20 p. 100 (soit approximativement 1 p. 100 par année) et le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 62 p. 100 (environ 3 p. 100 par année) au cours de la même période. De façon générale, la consommation d’énergie par unité de PIB a diminué, alors que la consommation d’énergie par habitant s’est accrue.

Figure 2.4 – Consommation totale d’énergie secondaire, population canadienne et PIB, 1990-2008.

La consommation d’énergie a augmenté plus rapidement dans le secteur des transports et le secteur commercial et institutionnel.

Figure 2.5 – Consommation totale d’énergie secondaire et croissance par secteur, 1990 et 2008.

Le secteur industriel est le secteur qui consomme le plus d’énergie dans notre économie, soit 3 237,8 PJ d’énergie en 2008. Toutefois, en termes de croissance, les secteurs commercial, industriel et des transports ont devancé tous les autres secteurs.

Figure 2.6 – Émissions totales de GES et croissance par secteur, 1990 et 2008.

Entre 1990 et 2008, le secteur commercial et institutionnel a enregistré une augmentation de la consommation d’énergie de 39 p. 100 (voir la figure 2.5) attribuable principalement à une augmentation de 179 p. 100 de la consommation d’énergie liée à l’équipement auxiliaire. Pour sa part, le secteur des transports a enregistré une augmentation de la consommation d’énergie de 38 p. 100 résultant principalement d’une augmentation de 71 p. 100 de la consommation d’énergie liée au transport des marchandises.

Cette augmentation de la consommation d’énergie s’est traduite en une croissance similaire des émissions de GES. Par conséquent, le secteur commercial et institutionnel a connu la plus forte augmentation des émissions de GES à 38 p. 100, suivi de près du secteur des transports, avec une hausse de 36 p. 100 (voir la figure 2.6).

Le secteur des transports a représenté la plus forte part, 37 p. 100, des émissions liées à la consommation d’énergie (179,4 Mt éq CO2), suivi du secteur industriel, 32 p. 100 (154,0 Mt éq CO2), y compris les émissions liées à l’électricité. Cet écart s’explique par le fait que l’utilisation de produits pétroliers raffinés produisant davantage de GES, prédomine dans le secteur des transports.

L’intensité énergétique et l’efficacité énergétique

Le Canada a amélioré son efficacité énergétique entre 1990 et 2008. La section suivante porte sur deux indicateurs d’efficacité énergétique : l’intensité énergétique et l’efficacité énergétique mesurée au moyen de la factorisation.

L’intensité énergétique

L’intensité énergétique du Canada s’est améliorée de 22 p. 100 entre 1990 et 2008. Cependant, malgré cette amélioration, la consommation d’énergie par habitant s’est accrue de 5 p. 100.

L’intensité énergétique, qui est définie comme étant la quantité d’énergie consommée par unité d’activité (PIB), s’est améliorée de 22 p. 100 entre 1990 et 2008 (voir la figure 2.7). Cette réduction de l’intensité énergétique est le reflet d’une amélioration globale de l’efficacité énergétique, soit le degré d’efficacité avec lequel l’énergie a été utilisée pour produire une unité de PIB. En termes plus simples, si l’économie en 2008 avait produit le même niveau de PIB qu’en 1990, elle aurait consommé moins d’énergie.

Figure 2.7 – Intensité de la consommation totale d énergie secondaire par habitant et par unité de PIB, 1990-2008.

Réciproquement, la quantité d’énergie requise par habitant, soit l’intensité énergétique par individu, a augmenté de 5 p. 100 entre 1990 et 2008 (voir la figure 2.7). Cette tendance à la hausse reflète une utilisation accrue des appareils électroniques, une augmentation du nombre de véhicules utilitaires légers et une hausse de la distance et de la quantité de marchandises transportées par camions lourds. Autrement dit, le Canada produit des biens de façon plus efficace, mais chaque ménage utilise un plus grand nombre de biens et de services consommateurs d’énergie par habitant comparativement à 1990, et ce, en dépit du fait que depuis, les appareils électroniques sont de plus en plus efficaces.

L’efficacité énergétique

L’efficacité énergétique s’est améliorée de 18 p. 100 depuis 1990. Cette amélioration a réduit la consommation d’énergie d’environ 1 205,9 PJ et les émissions des GES de 67,3 Mt, et a permis aux Canadiens d’épargner 26,9 milliards de dollars en 2008.

L’une des plus importantes sources d’énergie inexploitée est l’énergie que nous gaspillons. Repérer et évaluer l’efficacité énergétique dans l’économie canadienne sont des efforts conscients de mettre en valeur cette source d’énergie. En ce sens, cette analyse examine tous les secteurs de l’économie et détermine ce qui se serait produit si aucune amélioration n’avait été apportée au plan de l’efficacité, puis cerne les domaines dans lesquels il est possible de continuer à améliorer l’efficacité énergétique.

L’efficacité énergétique renvoie au degré d’efficacité avec lequel on utilise l’énergie pour produire un certain niveau de service ou de produit. Afin d’isoler l’effet de l’efficacité énergétique dans l’économie ainsi que dans les différents secteurs, l’analyse présentée dans ce rapport repose sur une méthode de factorisation. La factorisation permet de décomposer les variations observées dans la quantité d’énergie consommée selon les effets des cinq facteurs suivants :

  • L’effet de l’activité — La définition de l’activité diffère d’un secteur à l’autre. Par exemple, dans le secteur résidentiel, ce terme correspond au nombre de ménages et à la surface de plancher des habitations. Dans le secteur industriel, il désigne une combinaison du PIB, de la production brute et de la production industrielle, comme des tonnes d’acier.

  • L’effet de la structure — La structure reflète l’évolution de la composition de chaque secteur. Par exemple, dans le secteur industriel, un changement de la structure peut consister en une augmentation relative de l’activité d’une industrie par rapport à une autre.

  • L’effet des conditions météorologiques — Les variations climatiques influent sur les besoins en chauffage et en climatisation. Ces variations sont mesurées en degrés-jours de chauffage et de climatisation. Cet effet est pris en considération dans le secteur résidentiel et dans le secteur commercial et institutionnel, où le chauffage et la climatisation représentent une part importante de la consommation d’énergie.

  • L’effet du niveau de service — Le niveau de service réfère au taux de pénétration des appareils et des équipements; par exemple, ce terme fait allusion à l’utilisation d’équipement auxiliaire dans les bâtiments commerciaux et institutionnels et d’appareils ménagers dans les foyers ainsi qu’à l’augmentation de la surface de plancher climatisée. Bien que ces appareils deviennent de plus en plus efficaces, la présence d’un plus grand nombre de ces derniers augmenterait le niveau de service et, de ce fait, annulerait les gains en efficacité.

  • L’effet de l’efficacité énergétique — L’efficacité énergétique reflète le degré d’efficacité avec lequel l’énergie est utilisée, c.-à-d., utiliser moins d’énergie pour le même niveau de service. Les gains en efficacité énergétique proviennent principalement des améliorations dans les technologies et les procédés. Un exemple serait l’isolation d’une maison afin de réduire la consommation d’énergie liée au chauffage et à la climatisation ou le remplacement des lampes incandescentes par des lampes fluorescentes.

Comme le montre la figure 2.8, sans une importante et constante amélioration de l’efficacité énergétique dans les secteurs d’utilisation finale, la consommation d’énergie entre 1990 et 2008 aurait augmenté de 43 p. 100 au lieu de 26 p. 100. Ces économies d’énergie de 1 205,9 PJ équivalent à l’énergie consommée par environ 20 millions de voitures et de véhicules utilitaires légers à passagers en 2008.

Figure 2.8 – Consommation d’énergie secondaire tenant compte ou non de l’amélioration de l’efficacité énergétique, 1990-2008.

La figure 2.9 illustre l’incidence de chaque facteur sur la consommation d’énergie pour l’économie dans son ensemble entre 1990 et 2008. Les effets de ces différents facteurs sont résumés et expliqués ci-dessous :

  • L’effet de l’activité — Le PIB du Canada s’est accru de 62 p. 100 entre 1990 et 2008. On estime que la croissance globale de l’effet de l’activité a entraîné une hausse de la consommation d’énergie de 42 p. 100 ou de 2 943,3 PJ, et une augmentation correspondante des émissions de GES connexes de 161,4 Mt.

  • L’effet de la structure — Entre 1990 et 2008, un virage de la production vers des industries à moins forte intensité énergétique a entraîné une diminution de 242,1 PJ de la consommation d’énergie et de 6,5 Mt des émissions de GES connexes.

  • L’effet des conditions météorologiques — En 2008, l’hiver a été plus froid mais l’été a été plus chaud qu’en 1990, ce qui a entraîné une hausse globale de 34,3 PJ de la demande d’énergie pour la régulation de la température ainsi qu’une hausse de 1,8 Mt des émissions de GES connexes.

  • L’effet du niveau de service — Entre 1990 et 2008, les variations du niveau de service (p. ex., une utilisation accrue des ordinateurs, des imprimantes et des photocopieurs dans le secteur commercial et institutionnel) ont entraîné une hausse de la consommation d’énergie de 185,0 PJ et des émissions de GES connexes de 9,8 Mt.

  • L’effet de l’efficacité énergétique — L’amélioration de l’efficacité énergétique a permis de faire des économies d’énergie de 1 205,9 PJ et d’éviter 67,3 Mt d’émissions de GES connexes entre 1990 et 2008.

Figure 2.9 – Incidence de l’activité, de la structure, du niveau de service, des conditions météorologiques et de l’efficacité énergétique sur la variation de la consommation d’énergie, 1990-2008.

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