Définition: L'ensemble du secteur d'utilisation finale correspond au regroupement des cinq secteurs d'utilisation finale suivants : résidentiel, commercial et institutionnel, industriel, des transports et agricole.
Entre 1990 et 2004, la consommation d'énergie secondaire, c'est-à-dire l'énergie que les Canadiens consomment pour chauffer et climatiser les habitations et les lieux de travail ainsi que pour faire fonctionner les appareils ménagers, les véhicules et les usines, a augmenté de 23 p. 100, passant de 6 950,8 à 8 543,3 petajoules (PJ). Cette augmentation a entraîné une hausse des émissions de GES attribuables à la consommation d'énergie secondaire (incluant les émissions liées à l'électricité) de 24 p. 100, lesquelles sont passées de 407,8 à 505,4 mégatonnes (Mt).
Comme le montre la figure 2.1, n'eût été d'importantes et constantes améliorations de l'efficacité énergétique dans tous les secteurs d'utilisation finale, la consommation d'énergie secondaire aurait augmenté de 36 p. 100 entre 1990 et 2004, au lieu des 23 p. 100 observés. Ces économies d'énergie de 902,7 PJ sont équivalentes au retrait de la route d'environ 13 millions de voitures et de camions légers servant au transport des voyageurs.
Figure 2.1 Consommation d'énergie secondaire tenant compte ou non de l'amélioration de l'efficacité énergétique, 1990-2004 (valeur-indice de 1990 = 1,0)
La figure 2.2 indique qu'entre 1990 et 2004, les facteurs suivants étaient à l'origine de la variation de la consommation d'énergie et des émissions de GES connexes :
Figure 2.2 Incidence de l'activité, de la structure, des conditions météorologiques, du niveau de service et de l'efficacité énergétique sur la variation de la consommation d'énergie, 1990-2004 (petajoules)
* « Effet du niveau de service » désigne le niveau de service de l'équipement auxiliaire dans le secteur commercial et institutionnel.
** « Autres » désigne l'éclairage des voies publiques, le transport aérien non commercial, le transport hors route et le secteur agricole, lesquels sont compris dans la « Variation globale de la consommation d'énergie » mais exclus de l'analyse de factorisation.
Dans l'ensemble, si l'on inclut les émissions de GES attribuables à la production d'électricité, on observe une augmentation des émissions de GES, laquelle est attribuable à la hausse de la consommation d'énergie secondaire. L'intensité en GES de l'énergie consommée a peu changé au cours de la période à l'étude, car l'utilisation accrue de combustibles produisant moins de GES a contrebalancé l'intensité en GES plus élevée pour la production d'électricité. Tel que l'illustre la figure 2.3, les émissions de GES attribuables à la consommation d'énergie secondaire ont été de 24 p. 100, soit 97,6 Mt, plus élevées en 2004 qu'en 1990.
Figure 2.3 Incidence de la consommation d'énergie et de l'intensité en GES sur la variation des émissions de GES, incluant et excluant celles liées à l'électricité, 1990-2004 (mégatonnes d'équivalent C02)
Si l'on exclut les émissions de GES liées à l'électricité, on constate une hausse de 21 p. 100 des émissions de GES attribuables à la consommation d'énergie secondaire, ce qui équivaut à 67,4 Mt (figure 2.3). Une diminution de 2 p. 100 de l'intensité en GES de l'énergie consommée a compensé les augmentations des émissions de GES attribuables à la consommation accrue de l'énergie. Ce résultat découle de la hausse relative de la consommation de biomasse et d'une baisse dans l'utilisation des mazouts lourds, du coke et du gaz de fours à coke.
Les figures 2.4, 2.5 et 2.6 montrent la consommation totale d'énergie et les émissions de GES pour tous les secteurs d'utilisation finale de l'économie en 1990 et 2004. Les augmentations observées dans la consommation d'énergie et les émissions de GES ne sont pas surprenantes, compte tenu de la croissance considérable de l'activité (PIB, surface de plancher, etc.) dans les divers secteurs.
Figure 2.4 Consommation d'énergie par secteur, 1990 et 2004 (petajoules)
Figure 2.5 Émissions de GES, incluant celles liées à l'électricité, par secteur, 1990 et 2004 (mégatonnes d'équivalent C02)
Figure 2.6 Émissions de GES, excluant celles liées à l'électricité, par secteur, 1990 et 2004 (mégatonnes d'équivalent C02)
Les chapitres suivants expliquent l'incidence des changements de l'activité, de la structure, des conditions météorologiques, du niveau de service et de l'efficacité Mt éq C02 énergétique sur la consommation d'énergie. L'incidence de la consommation d'énergie et celle de l'intensité en GES des sources d'énergie utilisées sur les émissions de GES connexes des secteurs résidentiel, commercial et institutionnel, industriel, des transports et de la production d'électricité y sont également expliquées.
¹ Dans le secteur industriel, les données relatives à quelques industries préparées par Statistique Canada conformément au SCIAN ne sont pas disponibles pour la période de 1991 à 1994. Pour ces industries où les données ne sont pas disponibles pour cette période, l'incidence de l'efficacité énergétique a été estimée en utilisant l'énergie agrégée et les données de production brute connues pour ce groupe particulier (c.-à-d. pâtes et papier, industrie chimique et autres industries), et en utilisant la même méthode pour les industries détaillées dont les données pour cette période étaient disponibles. La même approche de factorisation IMLD I ayant servi à calculer l'effet de l'intensité énergétique pour les 49 industries détaillées pour 1990, 1995 à 2004 a ensuite été utilisée. Le résultat est une approximation raisonnable de l'effet de l'efficacité énergétique dans le secteur industriel pour la période de 1991 à 1994.